ERROL LINTON (JAM-GB)


Un bluesman Anglais noir 

On peut le rencontrer dans les petites boîtes à blues de Brixton, dans le sud de Londres, des endroits où, pour se faire entendre, il faut souffler dans son harmonica ou beugler ses chansons dans une atmosphère aussi enfumée que le smog extérieur.  Sa sonorité, à peine amplifiée, laisse la musique acoustique aller et venir au gré de la mélodie, avec des alternances brutales ou douces et parfois un trémolo venu des profondeurs.

Quand on a commencé dans la rue, on n'est pas difficile sur le choix des salles où l'on se produit, surtout quand il fait froid dehors et que l'on risque, en faisant la manche, de se faire embarquer par la police.

Linton n'est pas seulement un bluesman Anglais, c'est un bluesman Anglais noir et c'est toute la différence.

Grand, maigre, parlant doucement, il est déterminé à conserver l'héritage de Little Walter ou de Sonny Boy Williamson, ses idoles, à l'aube du 21éme siècle.

Alors que la plupart de ses contemporains se sont tournés résolument vers le style Jungle, Reggae, Hip-hop ou House, Linton a choisi le Memphis Sound.  Bien sûr, en tant que Londonien des quartiers Sud, il subit l'influence de la musique noire actuelle et se laisse attirer par le Reggae, mais en définitive, c'est toujours au blues du Delta qu'il revient.

" J'ai choppé un harmonica, un jour, j'ai commencé à souffler dedans et je ne me suis jamais arrêté depuis.  L'harmonica est mon guide dans le blues".

Linton n'essaie pas de plagier le style de la plupart des harmonicistes américains contemporains.  Au contraire, il est brutal et rageur, cru et saignant; de l'Urban Sound avec une touche de racines paysannes.  On a envie de danser, de boire et de crier au lieu de s'attarder sur la virtuosité du phrasé.  Ses chansons dégagent une poésie populaire et triviale issue de la rue et vous trottent par la tête longtemps après qu'elles se soient tues.

A l'encontre de Ben Harper, le plus doué des jeunes bluesmen américains, Linton ne s'engage pas socialement dans ses textes; comme son héros, Little Walter, il transporte avec lui l'ambiance et l'odeur des troquets, des boîtes, des étalages de rue, des ivrognes et des clochards.

Il a choisi le blues comme mode de vie plutôt que comme mode de contestation.  Linton est philosophe; sans celà, comment accepter de galérer pour subsister avec ses trois enfants, quand on est un des meilleurs dans sa partie?  Comment ne pas avoir le blues?

Bien qu'ayant joué dans des festivals européens, Linton sait qu'il doit intégrer le circuit américain pour faire de l'argent en tant qu'harmoniciste.  Mais cela voudrait dire qu'il faut mettre la famille au second plan.  " Pas question de partir des mois d'affilée".

Errol Linton a été découvert par un journaliste de la BBC, John Walters, qui lui a consacré un film de 30 min diffusé dans son émission de télé "Rhythms of the world" mais il n'y a pas eu de retombées sensibles au niveau des maisons de disques.  Pourtant les lecteurs de magazines de blues ne s'y sont pas trompés et l'ont reconnu comme une valeur montante.  Lui, ne se sent pas concerné par la promotion ni le show-bizz.  Il travaille et veut toujours progresser.

Bien sûr, il aimerait faire des disques, aller à la Nouvelle-Orleans, Austin, Memphis; être plus connu qu'aujourd'hui.  Cependant, il reste là, battant la mesure du pied, gonflant les joues, l'harmonica dansant dans ses mains, faisant des dettes mais jouant du Blues.

Errol linton c'est du Chicago blues teinté de reggea pour une ambiance des plus chaudes.

A voir et écouter sans modération.


Galerie Photo

PRESSE

Croiser Errol Linton et ses musiciens dans la rue pourrait nous faire croire à la venue d'un groupe de reggae en ville!
Le look était bien trompeur: c'est du pur Chicago Blues que ce groupe Anglo-jamaïcain nous aura distillé.
Sans atteindre les sommets d'un Carey Bell ou d'un James Cotton, Errol manie l'harmo avec dextérité et sincérité.
On aura tout de même droit à quelques réminicences d'une Jamaïque finalement pas si loin que ça des côtes américaines avec deux ou trois morceaux de reggae-blues qu'un Larry Garner ne renierait pas.

Marc LOISON - Sweet Home Chicago

 

Vint ensuite Errol Linton et son groupe. Une formation britannique puisqu'elle marie le blue et le reggae.
Mais l'originalité s'arrête là. Le résultat est plutôt médiocre.
S'il est vrai que le leader chanteur-harmoniciste est d'un bon niveau, le reste laisse à désirer et surtout le guitariste souvent a coté de la plaque!.

Dominique Franger - Soul bag

 

Ensuite Errol Linton, Jamaïcain/Anglais, du Chicago Blues,teinté de Reggae, a créé la bonne surprise de cette soirée.

Christian Le Morvan - Blues Magazine